UN CLOU DANS LES ETOILES

Mantras et Chakras

Description des mantras par rapport aux chakras

J'insisterai ici sur les mantras tels que venus à nous par le tantrisme et la Trika; non par mépris pour d'autres expressions du même type, mais parce que leur étude a été poussée très loin dans la culture indienne et nous offre de précieuses pistes de recherche. En fait les chakras portent sur chacune de leurs pétales les différentes lettres de l'alphabet sanskrit. Elles sont ordonnées, les unes par rapport aux autres, non pas tellement en fonction de leur qualité sonore que d'après les mouvements articulatoires qui permettent au locuteur de les produire. Ceci est homogène au fait que les mantras sont du domaine du langage et que ce dernier se décode, pour une même unité phonétique, en fonction d'une multitude d'indices acoustiques (Delgutte, 1984, p. 19).

Autrement dit, on ne peut espérer créer une procédure informatique simple de reconnaissance de la parole. La redondance que représente cette multiplicité d'indices acoustiques est utile à l'auditeur, qui peut reconnaître un message comportant des "trous" disparates, tel élément palliant l'absence de tel autre; la machine s'en accommode mal et on doit faire appel, dès le stade de catégorisation des phonèmes, aux procédés de l'intelligence artificielle. La redondance est une banalité en physiologie et en psychologie. Ceci n'est pas le privilège de l'audition de la parole dont on peut sans doute en rapprocher la règle éthologique de la "pluralité des stimuli" déclencheurs d'un comportement instinctif (P. P. Grassé, 1956). On aurait pu attendre que les chakras du haut soient mis en correspondance avec les lettres qui entraînent une élévation du larynx maximum et inversement pour les chakras du bas, l'ordre serait alors du type: "ch, x, s, j, z, r, k, t, g, f, p, w,1, d, i, n, gn, m, b, v" (Bothorel, 1975 ). En fait ces variations de hauteur sont tellement minimes que les phonéticiens se demandent s'il y a là une possibilité d'introduire des distinctions.

P. Barbier (1979) décrit un ordre différent qui tient compte de l'amplitude des mouvements du la rynx; on a alors (du plus au moins ample): b, p, k, f, d, gu, t, m, s, ch, v, n, z, j, r, 1. Cet auteur souligne que, aussi bien pour les voyelles que pour les consonnes, l'amplitude des mouvements du larynx semble augmenter au fur et à mesure que le lieu d'articulation du phonème recule dans la cavité buccale. On pourra vérifier, plus loin, que ceci nous rapproche beaucoup du classement des mantras par le tantrisme. Ceci nous montre le grand développement de la phonétique chez les indiens, développement qui a d'ailleurs, historiquement, induit notre science de ce nom (J. Varenne, 1971)!

Liens entre Chakras et Mantras

Au niveau du chakra du bas (Muladhara), nous trouvons trois sifflantes : /sa/, /sha/, /cha/ et la semi consonne /va/.

Au niveau du chakra suivant (Svadisthana), nous trouvons les trois autres semi - consonnes : /la/, /ra/, /ya/ et trois labiales: /ma/, /bha/, /ba/.

Au dessus, pour le Manipura chakra, nous avons deux autres labiales: /pa/, /pha/, les dentales : /na/, /dha/, /da/, /tha/, /ta/ et trois rétroflexes (cérébrales)/na/, /dha/, /da/.


Au niveau de l'Anahata, le chakra du coeur, nous trouvons deux rétroflexes (cérébrales): /tha/ et /ta/, les palatales (/gna/, /djha/, /dja/, /tcha/) et les vélaires (/na/, /gha/, /ga/, /kha/, /ka/).

Le cou (Vishudda) comporte l'ensemble des diphtongues (/ah/, /am/, /au/, /o% /ai/, /e/, /lri/, /lri/) et des voyelles (/ri/, /ri/, /u/, /u/, /i/, /i/, /a/, /a/).

Enfin l'Ajna chakra, au niveau du troisième oeil correspond aux lettres /Ksha ou Xa/ et /Ha/.

On remarque ainsi qu'on a de haut en bas une lettre complexe (/Ksha/), rangée parmi les sifflantes (A. Padoux, 1975, p. 131) et la sifflante aspirée (/Ha/), les voyelles, les diphtongues, les vélaires, les palatales, les rétroflexes (cérébrales), les dentales, les labiales, les semi-consonnes et les sifflantes non aspirées. Dans le cadre de ces différentes catégories, nous trouvons (de haut en bas et dans le sens des aiguilles d'une montre) une systématisation de deuxième niveau: les voyelles précèdent les diphtongues qui précèdent, à leur tour les consonnes; les brèves précèdent les longues. Parmi les consonnes, les sourdes précèdent les sonores, les occlusives précèdent les nasales, les simples précèdent les aspirées et les fricatives ferment la marche.

Remarquons au passage que cette constatation permet d'inférer une distribution des phonèmes d'une langue quelconque par rapport aux chakras. . .



A Suivre...........



24/06/2008
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